Que vous soyez expats voulant appartenir à une communauté ou tout l’inverse, très régulièrement, vous nous posez la question. Nous prenons donc le temps de vous apporter une réponse basée sur des chiffres et pas seulement des impressions.

Dans cet article …

PS : Nous allons concentrer notre réponse sur Barcelona intra muros mais il est très clair qu’il y a des francophones en nombre au nord (Badalona, Premià de Mar, Mataró, villes du Maresme), au sud (Viladecans, Sitges, Sant Pere de Ribes, Olivella, Vilanova i la Geltrú) et à l’ouest de Barcelona (Sant Cugat, Rubí, Sabadell, …) : nous le détaillerons dans un prochain article « Où vivre en dehors de Barcelona intra muros ? »

Concrètement : contexte et chiffres clés

Concrètement, 414 000 étrangers sont enregistrés au padrón municipal de Barcelona (pour ceux qui se posent la question de ce qu’est le padrón, nous vous proposons l’article de notre blog sur ce sujet : Le Padrón) sur une population de 1 686 000 personnes enregistrées. À l’heure actuelle, il n’y a jamais eu autant d’étrangers à Barcelona : +26 % d’étrangers, soit 1 Barcelonais sur 5, alors que la moyenne nationale est de 11 %. Quand on pense que nombre d’étudiants ou de stagiaires ne sont pas enregistrés car restant sur une période trop courte pour s’inscrire au padrón, ce chiffre sous-estimé peut donner le tournis aux vrais Barcelonais qui peuvent parfois se sentir dépossédés de leur ville.

Par ailleurs, Barcelone attire depuis longtemps les francophones européens : familles en quête d’écoles internationales, travailleurs indépendants séduits par la qualité de vie, retraités venus profiter du soleil, ou jeunes actifs curieux de vivre une expérience méditerranéenne. Mais alors, où s’installent-ils vraiment dans la ville ?

En regardant la répartition des Français, Belges et Suisses, on remarque que si certains quartiers sont des pôles très visibles de la communauté francophone, d’autres barrios accueillent des francophones avec des profils variés.

🇫🇷 Les Français : une présence massive et variée

Les Français sont de loin les plus nombreux (près de 18 000 enregistrés à Barcelone en 2024).

Ils se concentrent principalement dans :

  • Eixample (25 % des Français) : avec ses immeubles modernistes, ses grandes avenues et sa centralité, c’est le choix parfait pour les familles qui veulent un cadre “à la parisienne” et proche de tout. De plus, grâce aux transports publics et aux pistes cyclables, il est très facile de rejoindre aussi bien l’école Ferdinand de Lesseps que le Lycée français.
  • Sarrià-Sant Gervasi (13 %) : le quartier résidentiel chic (« zona alta »), très apprécié des familles, notamment grâce à la proximité du Lycée Français de Barcelone, de l’école française Moderato Montessori et de nombreuses écoles internationales (British School of Barcelona, Benjamin Franklin, American School, Saint George, …). Les Français représentent près de 10 % des étrangers sur cette zone haute. À Sarrià, particulièrement où le centre piéton est très apprécié pour un mode de vie à la française, il peut y avoir un côté “ghetto français” entre les boulangeries, les traiteurs ou enseignes gourmet en français.
  • Gràcia (11 %) : plus bohème, plus village, c’est le repaire des jeunes familles et des freelances à la recherche d’une vie de quartier locale animée mais conviviale. Pression immobilière oblige, c’est le quartier où, à l’heure actuelle, il y a le plus de défiance vis-à-vis des expatriés qui ne s’intègrent pas et où les messages « Expats Go Home » fleurissent sur les murs. Nous recommandons à nos clients qui veulent s’y installer de s’intégrer à la vie de quartier pour profiter pleinement de la qualité de vie.
  • Sant Martí (13 %) : ancien quartier industriel alliant à la fois les anciens ateliers centenaires et les immeubles flambant neufs, Poblenou attire les profils technos et créatifs, souvent jeunes actifs travaillant dans le digital, avec la plage à deux pas. La proximité avec la mer crée une forte attractivité qui oblige à avoir un salaire « international » : la proportion d’étrangers est très importante et, même s’il y a beaucoup de Français, cela reste à la marge (moins de 4 % des étrangers).
  • Les Corts : ce quartier comprend notamment les districts de Les Corts et de Pedralbes, le quartier expat de Barcelona par excellence. Bien que connu pour sa forte présence française du fait de la proximité avec le Lycée Français (3 000 élèves tout de même), les statistiques ne reflètent pas forcément ce cliché : en effet, le quartier a une très faible densité démographique et nombre d’expatriés français ne s’enregistrent pas au padrón municipal (notamment pour ne pas être fichés comme résidents fiscaux). Ainsi, les Français ne représentent que 5 % des étrangers en termes statistiques, mais en déambulant dans les rues résidentielles, il est clair qu’il y a une forte présence française, notamment de familles avec un mode de vie expatrié changeant régulièrement de pays.

👉 Leur répartition reflète deux grandes tendances : les familles tournées vers l’éducation française (Munner/LFB, Lesseps, proximité des écoles) et les actifs urbains (Eixample, Gràcia, Poblenou).

🇧🇪 Les Belges : un profil plus diffus mais proche

Avec environ 2 000 personnes, les Belges forment une communauté plus discrète mais présente dans les mêmes zones que les Français :

  • Eixample (23 % des Belges enregistrés) et Sant Martí (14 %) arrivent en tête : les Belges aiment le confort central et le côté pratique du bord de mer.
  • Gràcia (11 %) et Sarrià-Sant Gervasi (12 %) séduisent aussi, avec ce mélange d’ambiance village et de qualité de vie familiale.
  • Ciutat Vella (15,66 %) attire davantage de jeunes Belges, parfois étudiants, qui profitent de la vie nocturne et du dynamisme touristique.

👉 On sent chez les Belges une recherche d’équilibre entre vie locale et accès aux réseaux francophones, mais avec une touche plus “cosmopolite”.

🇨🇭 Les Suisses : une présence plus sélective

Les Suisses sont environ 1 200 à Barcelone. Leur implantation se concentre de manière nette dans :

  • Sarrià-Sant Gervasi (18 %) : la moitié de la communauté suisse semble avoir choisi un environnement plutôt calme, à proximité des écoles internationales. Même si elles ne sont pas francophones, il y a la Zurich Schule Barcelona (Kindergarten et École) à Sant Gervasi et Pedralbes, la German School à Esplugues. L’Escuela Suiza de Barcelona (ESB) est proche de Plaza Molina dans Sant Gervasi, par exemple.
  • Eixample (24 %) : pour ceux qui privilégient le centre et une vie plus urbaine.
  • Ciutat Vella (14 %) et Sant Martí (15 %) : attirent aussi une part non négligeable, probablement des profils créatifs, entrepreneurs ou jeunes actifs. À noter qu’il y a la Swiss School of Management Barcelona à Poblenou.

👉 Les Suisses privilégient une qualité de vie haut de gamme, avec une orientation claire vers l’éducation et les quartiers familiaux.

Les écoles : un vrai moteur du choix résidentiel

Il est impossible de parler de la répartition des francophones à Barcelone sans évoquer les écoles :

Le Lycée Français (Pedralbes, avec son antenne maternelle sur Bonanova – Sant Gervasi) reste un pôle d’attraction majeur.

L’École Française Ferdinand de Lesseps (Eixample) attire des familles aimant la vie de quartier.

Les Montessori et autres écoles internationales (souvent situées entre Les Corts et Sarrià) influencent aussi beaucoup les choix.

👉 En résumé : le choix du quartier est rarement dû au hasard. Il est souvent lié aux projets scolaires et familiaux, même si nous observons de manière nette, au niveau des clients de notre agence, de plus en plus de familles souhaitant inscrire leurs enfants dans des écoles locales privées ou publiques, notamment pour les petites classes de maternelle ou d’élémentaire.

En conclusion

La présence francophone à Barcelone reflète plusieurs styles de vie :

  • Les familles scolarisées au lycée français ou en école internationale → Sarrià, Pedralbes, Les Corts, Eixample droit et gauche
  • Les jeunes actifs et freelances → Gràcia, Poblenou, Eixample.
  • Les profils plus haut de gamme et suisses → Sarrià et Eixample.
  • Les jeunes étudiants et noctambules → Ciutat Vella.

Barcelone n’est donc pas seulement une ville où “les Français” s’installent, mais une vraie mosaïque de modes de vie francophones, où chacun trouve son quartier en fonction de ses besoins et de son budget…